Jean Max Milienne

Jean Max Milienne

« Migrant 

d’ici 

Migrant d’ailleurs 

D’où venais-tu 

où allais-tu 

Paul, Avango, Ahmed, quand 

tu nous quittas 

nous organisâmes 

un grand feu 

afin que ta route 

soit éclairée 

 

Combien de routes 

parcourues 

Combien de chemins 

traversés 

Combien de forêts 

Combien de sourires 

échangeas-tu avec  

l’autochtone 

cet autochtone qui 

oublia qu’il fut migrant 

d’ici comme d’ailleurs. 

 

L’éclésiaste qui te 

tendit la main afin 

que tu embrasses  

l’anneau d’un homme 

en blouse blanche 

que tu confondis avec 

le médecin qui te reçut 

à la descente de ton 

radeau disloqué 

 

Migrant, dis-leur 

que leurs pères 

traversèrent des océans 

pour venir grossir 

une main d’oeuvre bientôt enchaînée 

au fond des cales 

 

Migrant, dis-leur 

que tu es à ton tour 

venu chercher ton dû 

 

Migrant mon frère 

faisons un bout de chemin 

ensemble 

 

Accepte ce toit 

Accepte ce pain 

et sens-toi comme 

à la maison 

 

Merci 

frère 

migrant 

Cette terre nous 

appartient encore. »

Jean Max Milienne

 

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