« Migrant
d’ici
Migrant d’ailleurs
D’où venais-tu
où allais-tu
Paul, Avango, Ahmed, quand
tu nous quittas
nous organisâmes
un grand feu
afin que ta route
soit éclairée
Combien de routes
parcourues
Combien de chemins
traversés
Combien de forêts
Combien de sourires
échangeas-tu avec
l’autochtone
cet autochtone qui
oublia qu’il fut migrant
d’ici comme d’ailleurs.
L’éclésiaste qui te
tendit la main afin
que tu embrasses
l’anneau d’un homme
en blouse blanche
que tu confondis avec
le médecin qui te reçut
à la descente de ton
radeau disloqué
Migrant, dis-leur
que leurs pères
traversèrent des océans
pour venir grossir
une main d’oeuvre bientôt enchaînée
au fond des cales
Migrant, dis-leur
que tu es à ton tour
venu chercher ton dû
Migrant mon frère
faisons un bout de chemin
ensemble
Accepte ce toit
Accepte ce pain
et sens-toi comme
à la maison
Merci
frère
migrant
Cette terre nous
appartient encore. »
Jean Max Milienne

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